Par Aryse Nguéma
La cinquième édition du 10 km de Port-Gentil, disputée samedi 8 avril dernier, s’est soldée, comme on pouvait s’y attendre, par la large victoire des Kenyans aussi bien chez les dames que du côté des messieurs. Il y avait autant d’athlètes inscrits (13 000) pour disputer l’épreuve, que de spectateurs dans la tribune officielle de la place de l’indépendance, sur le bord des routes empruntées par les coureurs.
Imaginez que même le Président de la République, Chef de l’Etat, y a effectué le déplacement. Il avait à ses côtés, le Premier ministre, Chef du Gouvernement ; et le ministre de la Jeunesse et des Sports. C’est dire toute l’importance que les plus hautes autorités du pays accordent à ce 10 km de la capitale économique.
En raison d’une telle mobilisation, le répondant des compétiteurs gabonais aurait dû être à la hauteur des attentes desdites autorités et des populations. Ce qui n’a pas été le cas, par la faute d’une préparation, qui n’a pas précédé la compétition, comme cela se doit !
Pourtant, nul n’ignore la passion du numéro un Gabonais pour le sport ! N’est-ce pas qu’il a toujours répondu présent aux grands rendez-vous du football, du cyclisme, et maintenant de l’athlétisme, que notre pays abrite souvent ?
Au 10 km de Port-Gentil, s’il n’y a souvent rien à dire sur le plan organisationnel, festif. En revanche, les athlètes gabonais retenus par la Fédération pour défendre les couleurs nationales, pour la circonstance, éprouvent des difficultés pour se préparer. Par moments, ils n’ont même pas une petite bouteille d’eau à boire, après les entrainements. Ne parlons même pas d’une prise en charge, pour un regroupement et préparer sereinement l’évènement !
Nous ne doutons pas un seul instant que les organisateurs des compétitions (Marathon de Libreville, le 10 km de Masuku et le 10 km de Port-Gentil) sont animés par l’objectif de tirer l’athlétisme gabonais vers le haut. Le rendre aussi compétitif qu’au Kenya, en Ethiopie ou en Ouganda.
Mais pour atteindre ledit objectif, un plan de préparation de nos athlètes devrait établi entre les promoteurs de ces pétitions, la Fédération concernée et le Ministère des sports. Avec une possibilité de voir quelques talents détectés, aller se perfectionner, pendant quelques mois, au Kenya ou en Ethiopie, etc. Inviter les athlètes de ces pays, trois fois par an au Gabon, c’est bien, mais permettre aux nôtres d’aller apprendre chez eux, c’est mieux, dans les conditions qui sont les leurs.. Quoi de mieux, que d’aller auprès du boulanger, lorsqu’il pétrit du pain et non se contenter des baguettes toutes faites déjà exposées pour la vente !
A côté des jeunes talents, il y a aussi des coureurs encore perfectibles. S’ils sont mis dans d’excellentes conditions de travail, ils peuvent améliorer considérablement leurs performances. Le cas de Chancia Mimbale, la meilleure gabonaise samedi dernier à Port-Gentil, est assez illustratif ! Elle a battu son record de 4 minutes (passant de 40mn à 36mn) ! Il y a bien d’autres que nous avons rencontrés et qui se disent capables de faire. Les Gabonais sont capables de combler le retard de près 6 minutes qu’ils sur les meilleurs du 10 km, d’ici deux ans, si un investissement est fait sur eux. Faire retentir La Concorde est aussi à ce prix.
Seulement, si un cahier de charge des promoteurs des évènements sportifs n’existe pas, il urge de l’établir, avec un grand clin d’œil sur la prise en charge de la formation de jeunes talents !