«L’équipe nationale est un symbole fort du pays et c’est l’Etat qui assure son financement»,a déclaré Pierre Alain Mounguengui aux journalistes, non sans fustiger le comportement d’un collaborateur du ministre des Sports, qui a tenté de donner des instructions au nouvel entraineur national lors des deux récentes sorties des Panthères !
Par Aryse Nguéma
C’est un Pierre Alain Mounguengui, président de la Fédération gabonaise de football (Fégafoot), comme un homme à la parole libérée, le verbe facile pour dire aux médias ce qu’il a dans le cœur, qui a animé une conférence de presse ce mercredi 22 novembre au siège de la fédéral à Owendo (ville voisine de Libreville, la capitale gabonaise). Au cours de cette rencontre de deux heures d’horloge, le patron du football gabonais – décennie accomplie – a éclairé la lanterne des participants sur la gestion de l’équipe nationale des Panthères, précisant en passant de la partition jouée par l’Etat et le rôle de la Fégafoot. Le couloir qui revient à l’un et l’autre.
La gabonisation du poste d’entraineur national et le processus qui a abouti au choix de Thierry Mouyouma ; le conflit fédération – ministère des Sports – Daniel Cousin ; le projet de construction des sièges pour les ligues provinciales, avec l’appui de la Fédération Internationale de Football Association (FIFA) ; les enjeux de la nouvelle direction technique pour le football féminin et des jeunes ; le championnat professionnel et l’organisation à y apporter pour sortir des sentiers battus ; le changement d’équipementier qui a eu pour conséquence de retarder l’ouverture de la boutique fédérale ; la question de la «pédophilie» montée de toute pièce comme mode pour diaboliser un candidat à une élection pour un troisième mandat à la tête de la Fégafoot, Pierre Alain Mounguengui a tout passé au peigne fin.
Des réponses facilement trouvées par le locataire du siège fédéral à Owendo, aux questions des journalistes, après son propos introductif.
Abordant l’aspect lié à la gestion de l’équipe nationale, Pierre Alain Mounguengui a relevé qu’avant chaque match, c’est l’Hymne national qui est exécuté et que le drapeau du pays est mis en avant. Ces symboles-là montrent que l’équipe nationale,c’est celle du pays, de l’Etat et non pas de la Fédération.
«L’épique nationale est un domaine de souveraineté de l’Etat. Elle est entièrement financée par l’Etat Gabonais. Dans la gestion du onze national, la Fédération s’occupe de l’administration, avec son sélectionneur national. La Fégafoot met à disposition la logistique nécessaire pour que les joueurs soient présents le jour du match. Pour cette gestion de l’équipe nationale, l’Etat est représenté par le ministère de la Jeunesse et des Sports, lequel a la charge de mettre en place la politique du sport en général et du football en particulier. Les fonds destinés à la préparation et à la participation de la sélection aux compétitions internationales sont gérés exclusivement par le ministère des sports.
«Le budget est monté par les financiers du ministère de la Jeunesse et des sports, en présence du conseiller financier de la fédération gabonaise de football. Ce budget est soumis au ministre des Sports pour des arbitrages. Une fois cet arbitrage terminé, le ministre rédige une lettre au ministre du Budget et des Comptes publics(circuit financier ndlr) pour la mise à disposition des fonds. Une fois les fonds disponibles, ils sont mis dans les comptes de l’agent comptable du ministère des Sports. Le ministre des sports est l’ordonnateur des fonds et l’agent comptable l’exécuteur. C’est ce dernier qui exécute le budget de l’équipe nationale. La fédération n’a plus droit au chapitre dès lors que l’argent est dans les comptes de l’agent comptable», a expliqué le président de la Fégafoot.
En dehors de ce financement direct par l’Etat de l’équipe nationale A, la Fédération gabonaise de football ne reçoit pas de subvention de l’Etat, depuis bien des années déjà, a fait savoir Pierre Alain Mounguegui. Soulignant que les fonds de la FIFA perçus par la Fégafoot viennent pour le fonctionnement et le financement de certains projets et compétitions ciblés par le gendarme du football mondial et qui exerce un contrôle strict deux fois par ans. Et si vous ne montrez pas patte blanche, vous êtes suspendus..